Liam Hemsworth voudrait porter plainte contre Miley Cyrus pour diffamation. Mais qu’est-ce que la diffamation en droit français ?

Miley Cyrus accusé par son ex de diffamation
Avec la sortie de son tube « Flowers » le 14 janvier dernier, Miley Cyrus ne cesse de battre des records. Mais derrière ce succès se cache un règlement de compte de la chanteuse envers son ex, Liam Hemsworth. Ce dernier voudrait porter plainte contre elle pour diffamation. Qu’en est-il en droit français ? On t’explique tout sur cette notion, pas toujours bien comprise.
Et oui, les « revenge song » ont la côte : Taylor Swift, GAYLE, Miley Cyrus, Shakira… Mais encourent-elles un risque juridique à chanter sur des tubes qui s’attaquent à leur ex boyfriends ? La défense invoquée par ces derniers est souvent la diffamation. Alors même si le droit américain diffère du droit français, il n’en demeure pas moins que la définition de la diffamation reste la même. Selon notre dictionnaire juridique, il s’agit d’une infraction de presse consistant dans l’imputation à l’encontre d’une personne d’un fait portant atteinte à l’honneur ou à la considération et constituant un délit si l’imputation est publique. Comme l’injure, en France la diffamation est soumise au régime très spécifique de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse, organisant une procédure pointilleuse destinée à chercher un équilibre entre le respect des personnes et le « droit à l’information » du public, l’évolution jurisprudentielle contemporaine donnant le plus souvent l’avantage à ce dernier. L’auteur du propos poursuivi peut se justifier en prouvant sa bonne foi ou sa véracité, sauf s’il touche à la vie privée.
Tu l’auras compris, la diffamation peut être publique ou non. Elle doit porter atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne, et elle peut être justifiée par la bonne foi ou la véracité des faits allégués. Mais une difficulté demeure parfois à déterminer la limite entre liberté d’expression et diffamation.
Alors pourquoi Miley Cyrus serait condamnée pour diffamation alors qu’elle ne cite pas Liam Hemsworth dans toute la chanson ? Parce que la personne visée n’a pas besoin d’être identifiée. Elle peut être seulement identifiable. En France, la jurisprudence a pu retenir de simples insinuations, des propos dubitatifs ou des propos tenus au conditionnel, comme de la diffamation. De même, si la victime n’est pas expressément nommée, mais qu’elle est clairement identifiable, les juges ont pu admettre la diffamation. Or la chanson incriminée, est sortie le même jour que l’anniversaire de l’ex de la chanteuse, et des faisceaux d’indices tendent vers Liam Hemsworth. En effet, le titre est non seulement une réponse à une chanson de Bruno Mars que l’acteur avait dédié à Miley Cyrus à l’occasion de leur mariage, mais la chanteuse porte dans son clip le costume que son ex portait lors de l‘avant-première de « Avengers ». Des indices qui pourraient rendre l’ex de Miley Cyrus comme identifiable pour les juges américains.
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